Histoire de cadavre ou presque
"Aïe! Fak!! Le vent a emporté ma rate!", s'exclama Gilbert, qui venait de se faire incinérer. "Que quelqu'un vienne fermer ce foutu pot à la con!".
sexe abstrait | nouvelles peu crédibles | littérature ennuyeuse | science-fiction végétale | essais foireux
"Aïe! Fak!! Le vent a emporté ma rate!", s'exclama Gilbert, qui venait de se faire incinérer. "Que quelqu'un vienne fermer ce foutu pot à la con!".
Un chat ayant attrapé une souris - c'est normal, c'est un chat - se léchait copieusement les griffes de la patte droite... Du sang de bonne qualité, il faut dire; dans cette partie de la ville, les souris bouffaient bio, et leur organisme constituait un mets de premier choix.
Deux brutes prenaient un pot dans un des bars cosy de la ville. Elles étaient essorées par une journée harassante de taf, et ne pensaient qu'à une seule chose: l'ingurgitation bénéfique de bière pression. Elles discutaient calmement par grognements alternatifs, un genre de langage binaire, vachement pratique, vu l'économie de mots qu'il entraîne.
La poule courait derrière un ver. Becquetant le sol avec virulence, elle ne laissait derrière le passage du lombric que d'énormes cratères béants. "Au secours!!!" penserait la victime si elle pouvait penser, et, en admettant qu'elle pourrait penser, si le concept du "secours" existait entre les représentants de la race des vers. Mais rien n'était moins sûr, et pour pouvoir continuer cette fascinante aventure, nous nous dirons que ce lombric n'appellerait pas au secours, ni en pensée, ni en paroles.
Il ne savait pas quoi faire: devait-il transporter et cacher le corps quelque part, loin, ou plutôt le faire disparaître, d'une manière ou d'une autre, sans bouger d'ici. La question s'imposait comme une enclume en fonte. Mais, il avait beau réfléchir, il ne savait pas. Vraiment pas. Il demanda l'opinion d'un passant, qui passait par là, vu que c'était un passant. Le passant, bien qu'il passât par là, n'en savait rien non plus. C'est à dire, expliqua-t-il, je ne faisais QUE passer par là, voyez-vous. C'était évident, il ne savait rien. Il se gratte le crâne une fois. Il se gratte le crâne deux fois. Celà lui donna l'idée de plutôt trouver une solution, que de demander à quelqu'un qui passe par là. Plus il approfondissait son idée, plus il se rendait compte que la solution ne se trouvait pas dans ce que les passants ne savaient pas. Celà devenait limpide comme tout. Il voyait le bout du tunnel. Son esprit s'éclaircissait. Des rayons chauds de Vérité Universelle lui caressaient les joues. Il allait réfléchir lui-même à une solution. Et il vit bien que celà était bon.
La fatigue le clouait sur place. Rodonbitte, un escargot pur-sang, après une course qu'il remporta les antennes dans le nez, ne pouvait plus se mouvoir d'un seul millimètre. Il était comme glué sur place, et personne ne pouvait le bouger. Les pompiers l'inondèrent d'une eau claire et puissante, projetée savamment suivant un angle bien déterminé dans l'espoir de voir le liquide solide fondre et se diluer dans le jet magnifique, mais non. Rien n'y faisait. Il était mort, remarquera-t-on quelques mois plus tard, quand on ne retrouva que sa coquille au même endroit. Il n'avait rien pris de ses affaires personnelles, ce qui renforce la piste de la mort plutôt que celle du voyage impromptu. Mais la mort est aussi un voyage impromptu, dirait un philosophe du dimanche après-midi, pour mieux faire valoir la valeur de son esprit vagabond. En effet, répondrait une tante bridgeuse entre deux jets de cartes, pierre qui roule n'amasse pas mousse. Et personne, personne ne pouvait réfuter ce fait.
Mes chers amis, pris dans les entrailles d'une profonde tristesse, nous vous demandons de respecter une minute - entière, hein, soyez pas radins! - de silence pour le souvenir de ce, certes turbulent, mais charmantissime homonyme, Le Wass, et de son blog, Le Blog du Wass.
Une fourmi rêvait d'une promotion. Son patron adorait se faire sucer le pouce du pied droit par sa secrétaire. La secrétaire adorait faire ses courses du soir au Monoprix, accompagnée de sa levrette afghane, Fifi. Fifi adorait bouffer dans les poubelles près du Chef. Le chef géra son resto pendant des décennies, ses fils depuis sa mort. Les fils du chef aimaient beaucoup se faire de la thune, pour sortir des petites souris afin de les rentrer. Les souris attendaient que le chat ne soit pas là. Le chat avait buté un cafard près de la mare aux canard, et était très fier de son exploit, qu'il raconta en détail à une veuve éplorée. La veuve n'entendait rien: ça lui avait coûté assez cher d'enterrer son défunt mari, et elle ne s'en remettait pas. Son banquier lui mettait de plus en plus souvent la main aux fesses. Le défunt mari n'aurait jamais accepté d'être enterré dans un cercueil en bois de cèdre, il aimait les choses simples.