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11.02.2006

L'Abominable Plouc des Neiges

23 Févritembre 3421 après G.W.B... Les traces de pas étaient dans la neige fraîche étaient gigantesques. Personne ne pouvait le croire. Il n'y avait d'ailleurs personne. À des téramètres à la ronde. Personne n'avait jamais vu l'Abominable Plouc des Neiges. Mais tout le monde en parlait, tout le temps, dans toutes les contrées alentours [lointaines, il est vrai, mais alentours quand-même, vois-tu, lecteur?].

L'Abominable Plouc des Neiges était la star incontestée de tous les dîners mondains et de tous les brunchs et autres gatherings privés des communautés humaines [celles-là mêmes des mêmes alentours ainsi que de ses environs].

Le savait-il, lui, l'Abominable Plouc des Neiges? Il est permis d'en douter bien fort. Pour commencer, cette abominable créature n'avait jamais vu un seul humain: il était myope comme une taupe aveugle, et marchait à l'aide d'un tronc de baobab, avec lequel il titillait l'univers devant ses pas.

Et puis sinon, il était affreusement sourd. Comment saurait-il que l'on parle de lui? Hein? Tu n'as aucune réponse, lecteur! HAHA! Tu restes coi comme une carpe! C'est normal; cette remarque ne souffre aucune contradiction. Celà crève les yeux.

Revenons à nos moutons: ils étaient en petits morceaux, et un sang rouge maculait la neige immaculée là où il n'y avait pas de sang, ce dernier fait dû à l'impossibilité de recouvrir la totalité de la surface, immense, avec seulement 857 kilolitres de sang. Il fallait beaucoup, beaucoup plus de moutons pour atteindre ce but curieux.

Requittons nos moutons, et revenons à l'Abominable Plouc des Neiges. Alors, l'Abo... Ah mais c'est pas vrai! Bon, nous y reviendrons dans quelques instants, il est, disons occupé, là...





















[*soupir*]




























... bon ça traîne là. On finira ça un autre jour. Bon, j'y vai.. a, a, ah, il a l'air d'avoir finiiii, voilàaa, il se torche, c'est bien, ah il a effectivement fini...

Oké! Alors: Revenons à notre Abominouble Pychaderme des Cÿfres!

Il était grand, mais grand. D'ailleurs, à voir en face de moi un échantillon de sa chiasse encore fraîche, j'avais l'impression d'être au pied de l'Éverest. La viande de ce type remettrait l'Afrique sur pieds. Eh oui.

"AY!! J'ai une FOURRRRMIDABL IDÉE!!"

C'était Alvaphonse, un bon bougre d'une bougrade [un village rempli de bougres de toutes sortes de qualités] relativement proche. Les bougres stoppèrent net leurs activités, et le zieutèrent qui des yeux, qui des narines, et qui encore de l'anus.

"Si nous chassions cet Astrominable Blystryphe des Anfles? On dit qu'il est tellement volumineux qu'une seule déjection crottifère de son trou-de-fin-de-tube-digestif peut recouvrir une montagne entière!"

Une rumeur agitée parcourut l'assistance qui maintenant utilisait yeux, narines et anus pour diffuser dans l'espace un bruit de désapprobation.

C'est vrai, se demandaient-ils, qu'a-t-on besoin de ces tonnes de merde?

"Mais les amis! Écoutez moi! C'est pas pour sa Merde! Mais pour sa Viande!"

Le krixkrixement nerveux repris dans la foule qui s'était arrêtée encore une fois pour entendre cette phrase sup'.

"Moi, je le chasserai!"

Oh! Qui a parlé? Alvaphonse et ses cobougres se retournèrent vers le nouveau venu, un individu inconnu de la bougrade. Une musique épique-style, sortie de quelque part parceque ça fout l'ambiance qu'il faut, emplit les airs. Les bougres le regardaient, médusés.

"Je sais ce qu'il a fait l'été passé..." dit-il avec suffisance, voire une légère pointe de concupiscence.

"Je suis Abou Gnoule, le célèbre chasseur. Et voici Abou Minable, mon bon et fidèle compagnon"

Abou Minable, une sorte de gnome à une patte qui se meuvait en bougeant des fesses, arrivait juste, essouflé, tirant derrière lui une malle énorme qui paraissait bien lourde.

"Votre arme secrète, patron!" dit-il d'une voix d'aisselle.

L'assemblée ressentit un frisson général qui les mena direct à une sorte de petit orgasme très smooth.

Abou Gnoule eut un léger sourire. Il a-d-o-r-a-i-t faire de l'effet en public! Il était satisfait ici, les ruraux étant décidément bien moins blasés que les citadins qu'il avait bien pu rencontrer dans sa vie.

Il se délecta encore un petit moment de son franc succès, et dit à Abou Minable:

"En route, mon bon Abou Minable. Allons à la chasse!"
"Oui, patron!"

Alvaphonse se jeta devant lui, à ses pieds, en déchirant ses vêtements: "PRENEZ MOI!!! PRENEZ MOI!!! PRENEZ MOI!!!"

Abou Gnoule et Abou Minable se concertèrent du regard, et durent se dire "Pourquoi pas?"

Ils posèrent leurs affaires par terre, prirent Alvaphonse par devant, par derrière, après une courte séance de préliminaires, et finirent par le double jet facial d'une éjac' vigoureuse.

Ils remiercièrent les bougres, et s'en furent à leur destin.

Retournons à nos oignons. L'Aboumitrusqme Plasque des Zfrèsnes en mangeait des quantités énormes. Il les cultivait dans sa merde, et en moissonnait assez pour subsister. Il ne connaissait pas la faim, ni la constipation. Il avait inventé le moyen perpétuel de subsistance. Mais, n'est-ce pas, lecteur, il ne savait PAS qu'il avait 'inventé' quoi que ce soit, vu qu'il n'avait jamais vu ni entendu parler d'inventions à cause de sa myopie et de sa surdité. Mais celà ne changeait RIEN à son heureux train de vie.

"Le voilà!"

Abou Gnoule avait gueulé la phrase à Abou Minable; en bon chasseur, il connaissait parfaitement bien sa proie, et savait qu'elle était aussi sourde qu'un pot sans anses et qu'il n'avait nul besoin de chuchoter.

Abou Minable, d'une rapidité étonnante pour quelqu'un qui se tape cette tronche de nain de jardin écrasé par un Merkava, balance la malle par terre, l'ouvre, et y plonge pour ramener l'Arme secrète anti-Aboumisbah-Flak-des-Flex. Abou Gnoule, sans perdre des yeux la créature, tendait la main vers l'arrière, les doigts prêts à recevoir l'ustensile.

Et...

Voilà. Cette histoire est à suivre!
Oui je sais que je n'ai jamais tenu parole quand, lecteur, je te promet une suite à une histoire... Mais c'est la vie, et il faut s'y faire.

[Fin - de la Ière Partie du 1er Chapitre du Tome I de la première série]

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