kékètt - histoires courtes

sexe abstrait | nouvelles peu crédibles | littérature ennuyeuse | science-fiction végétale | essais foireux

10.29.2006

Le singe qui creusait

C'est l'histoire toute bête d'un singe un peu simple d'esprit, qui creusait, creusait, sans vraiment savoir ce qui l'y poussait.

Il fabriqua un immense trou au bout de 7653 jours, 23 heures et 5 minutes environs dans une fantastique colline d'excréments frais. Il y faisait bon et chaud; de plus, le lieu fraîchement évidé était doux, de quoi rappeler au petit singe les plus tendres moments utérins de son existence.

Le bête petit singe s'y lova et piqua un petit somme. En soi, ça n'était pas étonnant. Faisant partie de la grande famille des êtres vivants, il avait besoin de moments d'arrêt assez réguliers afin de se reposer de la vie, au moins une fois toutes les 24 heures.

Pour la petite histoire, le choix du type d'excréments n'était pas fortuit. Il signifiait tout à fait son signifiant dont la vie antérieure, aux côté de sa vieille mère Lucy, n'était pas que le fruit du hasard. Fait tout à fait curieux, le parallélisme des perpendiculaires de sa structure familiale se mariait bien avec les angles obtus des tangeantes de son organigramme mental. Et le tout contribuait à rendre ce paragraphe là bien obscur, donnant ainsi une certaine densité littéraire inestimable au texte narratif ci-ici, et une aura de mystère au talentueux auteur qui en est à l'origine.

Il serait encore plus bête que le singe dont il est ici question de ne pas profiter de ce crescendo artistique hors du commun pour arrêter cette nouvelle en beauté, dans une petite gloriole toute en paillettes, juste avant de sombrer dans la vase des conclusions tièdes et sans saveur.

10.14.2006

La Dynastie des Satan Dupin

Satan Dupin est le trois cent quarante quatre mille neuf cent soixante deuxième satan exécutif de la lignée des Dupin dirigeant le satanat depuis les temps les plus obscurs, depuis la défaite de leur prédécesseur Satan Belzébuth de la lignée des Belzébuth, qui s'était coincé le doigt dans la porte de l'ascenceur A001 en pleine action commando contre Allah I dit "I AM WHAT I AM"; malencontreuse aventure qui lui coûta cher: Belzé, comme le nommaient ses proches camarades, périt dans les geôles du Paradis Central, SS212, entre les mains expertes des tortionnaires de la Sécurité Absolue.

Les Dupin prirent le pouvoir d'une main de velours dans un gant en fonte. Ils régnèrent sur leurs territoires d'une manière généralement efficace et sévère, mais courtoise; ce qui irritait grandement la lignée des Allah.

En cette ennuyante fin d'un gris après-midi, Dupin, debout dans son salon face à la vitre qui donnait sur le Fourneau Central, digérait sombrement ses idées noires de la journée; Allah CIXX, dit "BE WHAT YOU WANT TO BE", un teigneux Ponte Exécutif de la contrée voisine, célèbre pour son industrie de barbapapa à la vanille et sa prolifique industrie musicale de chambre, lui foutait la moutarde dans le cul...

Il se dirige pensivement vers le minibar et se prépare un petit verre; son péché mignon que les mauvaises langues parmi ses collaborateurs disent une addiction forcenée, une dépendance déplorable qui lui arrache la vie ET la raison: l'Eau.

Buvant son eau à petites, infimes gorgées, le liquide étant trop fort pour ses muqueuses, il réfléchissait.

Allah le faisait chier, à Dupin. Déjà, tout petits, ils allaient à la même EFP [École Fédérative Primaire]; Allah lui piquait ses sandwiches, et pissait dans sa gourde. Et Dupin n'aimait pas ça.

Leurs parents, celà dit, étaient en bons termes. Savants de leur influence et de leur pouvoir, ils firent de leur mieux pour éviter les situations conflictuelles, et s'entre-invitaient souvent à dïner. C'est sous leur mandat que la Fédération avait connu ses plus tranquilles moments.

Mais Dupin, Allah là, il pouvait VRAIMENT pas le saquer. Il en avait encore le goût amer de l'urine de ce sagouin, même l'Eau n'arrivait pas à l'amortir...

À la frontière, les actions provocatrices menées par les gangs BWYWTB se succédaient à un rythme effrayant: plantations sauvages de tilleul, défilés de lévriers afghans en file indienne sur la bordure, chorales de cantiques 24/7 dans les villages frontaliers...

C'était CLAIREMENT une déclaration de guerre!

Dupin convoqua son État-Major, et ses ministres des Affaires Urgentes.

Allah tire fermement sur la poignée de la chasse d'eau dans les toilettes de son somptueux appartement. Il venait de chier une grosse merde, et était impatient d'observer l'effet du flot dessus.

"MERDE!"; la poignée lui était restée dans les mains! Le Cordon de la Chasse s'était rompu!

"UN SABOTAGE!!! QU'ON EXÉCUTE LES GARDES DES DERNIÈRES 24H ET LEURS RESPONSABLES!!!"

Ainsi fut fait.

"QU'ON M'APPORTE UN SEAU D'EAU!!"

Ainsi fut fait.

"QU'ON ME BRANLE LA PINE!!!"

Ainsi fut fait.

"QU'ON M'APPORTE LES COUPABLES!!!"

On appporta deux manants qui avouèrent leur culpabilité dans le sous-sol SS212.

"QU'ON TELEPHONE AU RESTO ANNULER MA RESERVATION DE CE SOIR!!!"

Ainsi fut fait.

Habillé incognito, il prit un tacot, et s'en fut du côté de la frontière.

"Je vous signale, mon bon monsieur, que les frontières ne sont guère sûres ces temps-ci, et que si ça n'est pas urgent, monsieur voudrait peut-être rebrousser chemin" s'enquit poliment le chauffeur de tacot terrien maghrébin.

"TA GUEULE DUCON ET ROULE"

Ainsi fut fait.

"Satan, quelqu'un désire vous voir, il dit que c'est important, mais n'as pas de rendez-vous"

- Faites le entrer, mon bon Adolf.

Le domestique s'efface, et l'aisse passer un bonhomme patibulaire habillé dans un sac. Mais Dupin le reconnnaït à l'odeur:

- Allah, que le Cosmos nique ta mère, comment oses-tu t'approcher par ici?

- FERME TA GUEULE DUPIN, JE NE VIENS PAS TE MALAXER LES COUILLES, MAIS TE FAIRE SAVOIR QU'AU PROCHAIN SABOTAGE DE MES CHIOTTTES JE TE FOUS DEDANS ET T'ENVOIS SUR TERRE AVEC MES GROSSES MERDES ET QUE T'AS INTERET A METTRE UN TERME A TES ACTIVITES DEBILES DE TERRORISTE DE MERDE.

- Et si je te faisais arrêter ici même, et exécuter? Tu en as de grosses pour t'aventurer seul en terrain hostile. Tu n'as pas de guardes, pas de couverture médiatique, tu es trop con; c'est trop bon comme occaze, je ne vais pas la laisser passer comme ça!

- LE CODE DE L'HONNEUR, DUCON! TU N'EN AS JAMAIS ENTENDU PARLER HEIN? HAHA. JE SUIS CONFIANT ET SEREIN. VOILA. C'EST A CELA QU'ON RECONNAIT LES GRANDS INDIVIDUS. JE VIENS CHEZ TOI SANS ARMES, ET JE SAIS BIEN QUE NOTRE DISCUSSION SERA CELLE DE GRANDES PERSONNES RESPONSABLES.

- Ah bon. Gardes.

Les gardes lui tombèrent dessus comme des mouches, l'écartelèrent comme une volaille, le dépecèrent et lui cuisinèrent les cuisses et l'abdomen avec du riz, et le reste fit une excellente soupe à l'exception des doigs et autres protubérances qui furent arrangées façon hors-d'oeuvre. Le sang sur le sol fut neutralisé par une armada de petites ménagères de race étrangère, assez promptement.

Le lendemain, Allah ZobZob dit "Be To Be Ze Place To Be" fut sacré Dieu et envoya des émissaires aux contrées voisines pour inviter tout e monde à dîner chez lui à la maison, sa femme ayant préparé un très bon gigot.